L’Indre se couvre de panneaux solaires

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Largement devancée par l’éolien, l’énergie solaire veut désormais se tailler la part du lion : la puissance installée dans l’Indre pourrait être multipliée par six.

Les rangées de panneaux s’étalent à perte de vue, leurs teintes bleu sombre alignées sous le ciel bleu azur. Le raccordement du parc photovoltaïque de La Martenerie au réseau d’électricité, jeudi 25 mars dernier, marque une étape supplémentaire dans le déploiement des énergies renouvelables dans l’Indre.

Avec ses 90.000 cellules et une puissance théorique de 30 MWc (Mégawatts crête) pouvant alimenter 17.000 personnes, le parc double d’un seul coup la capacité du photovoltaïque au sol dans le département. Et dépasse de loin le record de celui de Chaillac, l’ex-numéro 1 du territoire, d’une puissance de 15 MWc.
75,5 hectares supplémentaires déjà autorisés Jusqu’alors, pourtant, c’est l’éolien qui avait le vent en poupe. Les 109 éoliennes recensées par la préfecture au 1er janvier représentent plus de la moitié de la puissance installée en renouvelable dans l’Indre. Mais les projets suscitent de plus en plus l’opposition des riverains, des élus… et des recours en justice, jusqu’au Conseil d’État.

De quoi rendre le photovoltaïque plus attractif ? Sous les radars, les projets se multiplient. À terme, la puissance maximale installée au sol pourrait être multipliée par six, selon le recensement publié par la Direction départementale des territoires (DDT) le 1er janvier dernier.

Aux six projets désormais raccordés au réseau électrique s’en ajoutent huit autres déjà autorisés. De quoi presque doubler la capacité existante, avec 75,5 ha de terres qui doivent se couvrir de panneaux solaires. Sept autres dossiers sont, de leur côté, en cours d’instruction.

Plus de solaire que d’éolien en projet

Parmi eux, le porteur de projet du parc de La Martinerie, la société BayWa r.e., a d’ores et déjà annoncé vouloir en doubler la surface. Sur les terrains de l’aéroport ainsi qu’à Mârondeux nouveaux parcs d’une puissance supérieure à 30 MWc pourraient également voir le jour s’ils obtiennent le feu vert de la préfecture ; un autre, à Velles, d’une puissance de 96 MWc, est en cours d’étude.

Au total, ces dossiers représentent une puissance maximale de 220 MWc. Contre 115 MWc pour les 35 dossiers éoliens en cours d’instruction.

La partie émergée de l’iceberg ? La DDT recense aussi une vingtaine de projets émergents de parcs photovoltaïques. Et les élus locaux en annoncent d’autres encore, comme à Heugnes, où le conseil municipal a mis en réserve, au mois de novembre dernier, quelque 50 hectares de terres communales dans l’espoir d’y installer une nouvelle centrale solaire.

Un développement exponentiel, qui inquiète des associations de défense de l’environnement et des syndicats agricoles. Le 23 février, les Jeunes Agriculteurs, la Confédération paysanne, Indre Nature et le Groupe de développement de l’agriculture biologique s’étaient rassemblés devant la centrale de Levroux. Ils protestaient contre la consommation des terres agricoles par ces projets et de la flambée des prix du foncier face à des promoteurs « très agressifs ».

Rappelant qu’une charte encadrant l’installation de panneaux sur des sites agricoles avait été signée par le préfet de l’Indre, en juillet 2020. Comme une ombre au tableau du solaire.

Mairie de Chaillac (36)