Indre : la multiplication des projets éoliens suscite l’inquiétude

À 600 mètres derrière le groupe, pourrait prendre place la première éolienne de 180 m de hauteur.
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Tilly, Chaillac, Beaulieu et La Châtre-Langlin sont concernés par des projets éoliens. À Beaulieu où un champ de quatre éoliennes est annoncé, la résistance est en train de s’organiser.

Pas encore mariés. Mais déjà fiers d’évoquer leurs fiançailles. En 2025, si tout va bien, le Parc Naturel de la Brenne devrait pousser les murs pour intégrer le territoire de la communauté de communes Marche Occitane Val-d’Anglin. Ainsi constitué, le PNR pourrait même changer d’appellation pour devenir le Parc Naturel Brenne-Bocage. La perspective est séduisante. Mais elle se heurte à une autre réalité : la multiplication des champs d’éoliennes. Les projets sont divers et variés. Sept éoliennes à Tilly, six à Chaillac, treize à La Châtre-Langlin, Sans oublier les quatre envisagées dans la campagne proche de Beaulieu. Et on ne vous parle même pas des champs installés ou projetés dans la Haute-Vienne et la Creuse attenantes. Comment faire coexister éoliennes, petites fleurs et écotourisme ? Les riverains s’arrachent les cheveux. À Beaulieu notamment, ils ont en plus le sentiment d’être considérés comme quantité négligeable. Réunis dans la même demeure située au lieu-dit Le Beau, ils discutent passionnément. Il y a là André Desbourbelle de Beaulieu, Robert Lefavre, trésorier de l’association Bocage de Beaulieu, Dominique Tissier, président de Bocage tradition héritage, Carl Dunning-Gribble et son fils Léopold, et Alizé Rima, exploitante agricole et présidente de Bouchures Jouac.

6.000 euros par an et par éolienne

Pour eux, ce parc éolien des Chardons qui prendra place en face de la grande maison, constitué de quatre éoliennes de 180 m de haut, d’une puissance maximale de 14, 40 MW qui assurerait la consommation annuelle de 12.000 personnes, est tout simplement une hérésie.
« J’ai été approché en 2013 », se souvient Carl Dunning-Gribble. « Pour qu’elles prennent place dans mes champs, ils me proposaient 6.000 € par an et par éolienne. Une manne. Mais il y avait trop d’incertitudes en termes d’environnement et de démantèlement notamment. J’ai refusé. Depuis, plus de nouvelles. » Rejeté par décision préfectorale le 27 décembre 2017, le projet a été remis sur les rails en juin 2020 par le tribunal de Limoges qui avait jugé l’arrêté, « insuffisamment motivé et entaché de vices de procédure. »
« Nous avons appris cette décision totalement par hasard », soulignent les plaignants. Le processus est donc reparti de zéro, avec une enquête publique qui débutera le 15 février. « Les habitants d’ici ne se rendent pas compte de ce qui est en train de se tramer. C’est pour cela que nous avons la ferme intention de nous faire entendre. »

Mairie de Chaillac (36)