Cyclisme (Tour de l’Avenir) : dans l’Indre, Bernard Hinault n’a pas dit son dernier mot

Bernard Hinault était présent en ami mais aussi en admirateur du panache des jeunes cyclistes
© (Photo cor. NR, Serge Vialle)


Le quintuple vainqueur du Tour de France Bernard Hinault était présent dans l’Indre à l’occasion du Tour de l’Avenir ce lundi 22 août. Le « Blaireau » a toujours la langue bien pendue.

Dans toutes les grandes courses cyclistes prenant place dans l’Hexagone, il furète. Le « Blaireau » scrute, analyse, décortique, parade aussi, c’est l’apanage d’un champion de sa trempe. Bernard Hinault était donc tout naturellement présent sur les routes de l’Indre, entre Sainte-Sévère et Chaillac ce lundi 22 août pour la 4e étape du Tour de l’Avenir, le Tour de France des moins de 23 ans.

Le quintuple vainqueur du Tour de France était là en ami de l’organisateur Philippe Colliou, et en spectateur avisé du succès du Britannique Thomas Gloag, dont le sprint victorieux dans l’humidité de Chaillac lui a également permis de rafler au Français Jordan Labrosse la tunique dorée.

« Découvrir des champions avant les autres »

« Il n’avait pas l’équipe pour défendre son maillot jaune, défend Hinault. On a vu une superbe étape avec de belles difficultés : il y en a beaucoup qui ont déjà perdu le Tour de l’Avenir. » Le Breton a apprécié le spectacle, avec des jeunes coureurs « qui se battent et ne se posent pas de question, contrairement aux professionnels qui calculent s’ils doivent attaquer ou pas. J’adore les voir faire des numéros comme aujourd’hui. On arrive à découvrir des champions avant les autres ».

Pogacar, Bernal et bien d’autres ont brillé sur les routes du Tour de l’Avenir avant de laisser exploser leur talent chez les grands. Bernard Hinault attend impatiemment l’explication finale en montagne, éternel juge de paix. Le Français de la FDJ Lenny Martinez, fils et petit-fils de champions cyclistes, pourrait tirer son épingle du jeu à mesure que l’altitude va s’élever.

À la recherche du coureur complet

« Ça se jouera sur les trois derniers jours. S’il gagne le Tour de l’Avenir, on pourra dire que c’est un bon, sourit le natif d’Yffiniac. À peu près 30 % vont réussir à passer chez les professionnels. Il y a déjà un certain nombre qui ont leur contrat pro et qui, tout de suite après le Tour de l’Avenir, finiront la saison avec les grands. Aujourd’hui, si on n’est pas dans le haut du panier sur des courses comme ça, c’est difficile de percer après, même si tout peut se faire et que rien n’est écrit. »

N’est pas écrit non plus le nom du successeur du « Blaireau », dernier vainqueur français de la Grande boucle en 1985. « Il faut y croire : il n’y a pas de raison qu’on n’ait pas un très bon coureur dans les années qui viennent, je l’espère en tout cas. On n’a pas vraiment un coureur qui sort du lot mais peut-être qu’à la sortie de ce Tour de l’Avenir, on aura le futur grand. Que ce soit au Tour de France, d’Italie ou d’Espagne, celui qui est présent en montagne a des chances de gagner au général mais il faut aussi être bon en contre-la-montre. Il faut tout avoir et généralement, on est né avec ça. »

Bernard Hinault sait de quoi il parle. Lui ne quittera jamais la petite reine même s’il n’entend pas s’impliquer davantage : « J’ai 68 ans, je n’ai pas envie de me remettre dedans. Il y a des gens compétents au niveau de la fédération, il faut leur laisser faire leur travail. » Le « Blaireau » continuera de fureter, aidé en cela par une aura que les années ont à peine altérée.

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