Chaillac. La seconde vie du moulin de Seillant

Christine Méry-Barnabé ne compte pas son temps pour donner des explications.
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Chaillac. La visite guidée du moulin de Seillant permet de remonter le temps et de découvrir un patrimoine bâti et naturel exceptionnel.

Très occupée comme chaque été à faire découvrir les fresques de plusieurs églises romanes, l’historienne Christine Méry-Barnabé propose également des visites guidées du Moulin de Seillant. Une initiative très appréciée par ceux qui l’accompagnent, puisqu’ils peuvent à la fois apprécier un patrimoine bâti de qualité et le charme de la vallée de l’Anglin.

Le moulin a été racheté par la commune en 1993Les explications débutent par un retour en 1900, lorsque le petit village de la commune de Chaillac vivait en autarcie avec la culture du seigle, l’exploitation de nombreux châtaigniers et l’élevage de chèvres qui débroussaillaient les pentes abruptes menant à la rivière. Le cadre est posé et la guide bénévole va encore plus loin dans le temps, en retraçant l’histoire des moulins du département. Le plus ancien, localisé dans les archives à Châteauroux, serait de 917, alors qu’en 1214, on trouve déjà à Chaillac un moulin sur l’Anglin.

« En 1805, il existait 524 moulins à eau, construits sur les rivières et les moindres ruisseaux, et quatre moulins à vent installés dans les plaines du nord de l’Indre, indique Christine Méry-Barnabé. Aujourd’hui, il n’en reste qu’un en activité, à Saint-Denis-de-Jouhet. » Après cette rétrospective, les commentaires se recentrent sur l’Anglin et la commune de Chaillac, « où il existait sept à huit moulins. »

Celui de Seillant, reconstruit au 18e siècle après une crue et rehaussé en 1861, tournait encore en 1922 et a été racheté par la commune en 1993. Si deux salles de conférence et un gîte de groupe ont été aménagés dans le bâtiment et ses dépendances, il a conservé sa roue, refaite à l’identique, et son mécanisme que les visiteurs peuvent découvrir. « Il y avait deux meules, une pour le bétail, l’autre pour l’alimentation », précise Christine Méry-Barnabé, avant de parler du rouet et de ses alluchons, des dents en bois comprises dans l’engrenage.

En fin de visite, elle vante la flore exceptionnelle de ce petit de coin de paradis, inscrit aux réseaux des Espaces naturels sensibles et Natura 2000, agrémenté par un camaïeu de vert où subsiste un pont romain. Fière de sa région, la guide ne manque pas d’inviter les gens à poursuivre leur découverte d’un département aux sites remarquables, au fil des nombreux rendez-vous programmés d’ici la fin de l’été.

Mairie de Chaillac (36)