Aurélie Charret, gérante du Domaine de la Javelotière (à gauche), aide Floriane, résidente de l’Esat Atout Brenne, à se tenir sur Adja, un poney shetland habitué aux activités adaptées pour les personnes en situation de handicap.
© Photo NR
Chaillac. Le centre équestre de la Javelotière propose depuis peu des activités de médiation équine et adaptées aux personnes handicapées. Il note des résultats étonnants au contact des équidés.
Du haut d’Adja, le poney shetland sur lequel elle se dresse, Floriane ne peut réprimer une petite larme d’émotion. Pour au moins une heure, cette résidente de l’Esat Atout Brenne, porteuse de trisomie 21, est une cavalière comme les autres. Débutante et encore un peu hésitante, mais heureuse de pouvoir faire corps avec son compagnon à quatre pattes et de le guider dans le manège du Domaine de la Javelotière.
Prise en charge individualisée et adaptéeÀ ses côtés, Aurélie Charret, la gérante du centre équestre, la rassure constamment, lui distille conseils et petites blagues. À elle, mais aussi aux trois personnes qui l’accompagnent : Stéphanie, l’aide médico-psychologique ; Nathalie et Éric, deux autres pensionnaires d’Atout Brenne qui sont, eux, juchés sur Valmont, un double poney, et Doudou, un cheval. « J’ai grandi avec une amie trisomique et j’ai toujours eu à cœur de proposer des activités pour les personnes handicapées », confie Aurélie Charret.
Après avoir créé son écurie en 2016, elle en a fait un centre équestre, orienté sur le dressage et le paradressage, mais faisant aussi école d’équitation et centre de tourisme. Son monitorat en poche, elle passe une spécialisation, le brevet fédéral d’encadrement équi-handi (BFEEH), et obtient, en septembre dernier, le label Equi handi de la Fédération française d’équitation. Depuis, le bouche à oreille fait son effet.
En plus de son activité de centre équestre traditionnel, la dynamique quadragénaire, maman de trois enfants, reçoit ainsi régulièrement des personnes – adultes ou enfants – portant différents handicaps physiques, moteurs ou sensoriels, avec leurs accompagnants. Ces visiteurs viennent de familles ou de diverses structures d’accueil du département. « Mais attention, précise-t-elle. Nous ne sommes ni thérapeutes, ni médecins, ni psychologues, ni soignants : nous sommes là pour apporter autre chose de complémentaire au soin. » Ce quelque chose, c’est « un cadre de sérénité » pour une pratique de l’équitation adaptée, une prise en charge individualisée, qui ne passe d’ailleurs pas forcément par le fait de monter à cheval : « Tout le monde ne peut pas tenir sur une selle, cela peut juste être des séances de pansage, de travail à pied à la longe ou aux rênes, des balades… »
Avec parfois des résultats étonnants, au contact des neuf équidés de la Javelotière mobilisables pour ces activités, tous très calmes quelles que soient les circonstances : « J’ai vu un enfant hyperactif apaisé au contact d’un cheval, un monsieur paralysé retrouver une certaine mobilité dans l’un de ses bras pour en caresser un autre, une résidente recroquevillée sur elle-même se détendre sur sa monture… »
Des progrès notés et consignés dans des rapports et des grilles d’évaluation : « Nous travaillons avec des gens qui ont un budget à gérer, il faut prouver que cette activité fait sens. » Le franc sourire de Floriane chevauchant Adja en est en tout cas une éclatante illustration.
Contact : tél. 06.37.96.75.20 ; mail : acharret@domainedelajavelotiere.com