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Chaillac : l’emblématique maire, Gérard Mayaud, passe le relais

Gérard Mayaud : « Je continuerai à apprendre et à découvrir. »
© Photo NR


Chaillac. Parmi les plus jeunes maires de France lors de sa première élection en 1977, Gérard Mayaud quittera le conseil municipal ce soir après sept mandats. Témoignage.

Les deux facettes d’un même personnage. Avec une vie privée marquée par la perte – celle de sa femme terrassée par un cancer à l’âge de 50 ans –, et la souffrance – la naissance il y a 43 ans d’un fils handicapé moteur et toujours cloué aujourd’hui dans un fauteuil roulant. Et une vie publique, heureuse et accomplie. Gérard Mayaud, conseiller départemental depuis 1982 et maire de Chaillac depuis 1977, n’occulte rien.
Il ne se fait pas non plus d’illusion : le temps qui passe trop vite ne joue pas en sa faveur. À 71 ans, après sept mandats municipaux, il a donc décidé de passer la main. La remise de témoin sera effective ce soir. Épidémie oblige, elle se fera à huis clos. Son seul regret, lui qui aurait tellement aimé partager ce moment avec ses concitoyens.

Reconstituer une galerie de mine

Il s’en va. Fier du travail accompli. « Avec son centre-bourg et ses soixante-trois villages alentours, Chaillac est la seule commune de la communauté de communes à encore dépasser les 1.000 habitants. Le minerai a longtemps constitué notre principale activité. Il donnait du travail, de l’argent à la cité et du lien social. Notre grande réussite a été de précéder l’arrêt des mines. Il y a Wyjolab, un fleuron pharmaceutique qui exporte dans soixante-trois pays. Il y a également ce parc photovoltaïque, parmi les dix plus grands de France, qui sera inauguré le 29 juin prochain. Il faudra également essayer d’installer une usine de production d’hydrogène propre, avec la fabrication de bouteilles capables de faire fonctionner des vélos. »

Politiquement, Gérard Mayaud est centriste. Mais il est surtout, et en toutes occasions, Chaillacois, cité où il a vu le jour, le 24 janvier 1949. Pourquoi au fait, s’arrêter à un âge qui n’a rien de canonique en politique ? « Je sens que je suis de plus en plus dépendant d’outils informatiques que je ne maîtrise pas. Aujourd’hui, les réponses doivent être immédiates. Le numérique, je ne suis pas né dedans. Je m’y adapte. Mais c’est du bricolage. Ce ne sera pas le cas de la nouvelle équipe municipale qui arrive. Dans une cité comme Chaillac, pouvoir compter sur une équipe municipale dont la moyenne d’âge ne doit pas dépasser les 40 ans, c’est une vraie performance. J’ai toute confiance. Ils sauront bien faire. »

« Le conseil départemental, j’arrêterai l’année prochaine, poursuit celui qui a également été instituteur. Après, je voyagerai un peu, avec la ferme intention de continuer à apprendre et à découvrir. J’ai également conservé un bout de terrain pour y voir courir mes chevaux. Et bien sûr, j’offrirai mes services bénévoles dans l’associatif. Je vais notamment essayer de reconstituer une ancienne galerie de mine. Il est important de conserver cette mémoire d’un monde aujourd’hui presque totalement disparu. »

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