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Crachat et insultes à  l’encontre d’un maire



Gérard Mayaud ici avec son avocat, Me Daniel Guiet est maire de Chaillac, depuis 1977 et vice-président du conseil départemental.
© Photo NR


Tribunal correctionnel de Châteauroux

L’affaire est clochemerlesque et met en scène des acteurs généralement éloignés des prétoires. Notamment, un vice-président du Conseil départemental de l’Indre et maire de Chaillac, une journaliste de la région parisienne et une vieille dame en fauteuil roulant. La présidente, Stéphanie Lochon-Dallet, a relaté, lundi, cette affaire qui remonte au 22 juillet 2015. 

« Des travaux de voirie avaient lieu dans une impasse de la commune. »

 Le maire, Gérard Mayaud, s’y rend et le ton monte vite entre l’élu et une personne âgée en fauteuil roulant : 

« Travaux », « nids de poule », « goudronnage », « poussière », « bornage »,

 jalonnent ces échanges… Accentuant cette situation conflictuelle, la petite-fille de l’octogénaire – journaliste en région parisienne – prend la défense de sa grand-mère. 

« Je suis arrivée et j’ai entendu des cris »,

 a-t-elle expliqué lundi à la présidente. Une parole en entraînant une autre, le ton est monté. 

« Vous avez traité le maire de lâche, de grosses couilles molles »

 et, pire, 

« vous lui avez craché au visage alors qu’il était dans sa voiture », 

s’étonne Stéphanie Lochon-Dallet

 La prévenue assure 
« regretter ses propos »

 tout en expliquant ses profondes divergences avec l’élu. 

« Il se conduit en shérif », allait même affirmer un autre membre de la famille. Sur les bancs de la partie civile, les propos de Me Daniel Guiet allaient être tout autres. 
« Traiter un sexagénaire, maire depuis 1977, officier des Palmes académiques, de cette façon, est simplement insupportable. »

 Et puis, 

« il n’y a pas eu que ces insultes. Il y en a eu bien d’autres et elles sont portées sur le rapport de la gendarmerie ». 

L’ancien bâtonnier estimant par ailleurs 

« qu’il appartenait aux tribunaux de protéger les élus dans le cadre de leurs fonctions ». 

Carine Mazat, substitut du procureur, a souligné pour sa part 

« que nous étions bien sur une affaire d’outrages à officier public » 

et, circonstances aggravantes, 

« agissant dans l’exercice de ses fonctions ».

400 € d’amende et 750 € de dommages et intérêts

Défendant la journaliste, un avocat du barreau de Paris a confié que

 « la famille de la prévenue avait le sentiment d’être traitée différemment en raison de ses origines ».

 Que cette affaire de goudronnage de cette impasse remontait à de nombreuses années 

« et qu’il aurait été techniquement très simple d’accéder aux demandes de cette personne âgée ». 

Et puis, 

« le maire a pointé du doigt d’une façon agressive la grand-mère de ma cliente et elle ne l’a pas supporté ».

Au terme de ces échanges, la petite-fille a été condamnée à 400 € d’amende et elle devra verser 750 € à la partie civile.

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